lundi 24 décembre 2007

Voilà qui fait du bien à lire!

Voilà qui fait du bien à lire!
(AFP) - 23/12/07 11:20


Yannick Noah, personnalité préférée des Français, éreinte Sarkozy.

Le chanteur et ex-tennisman Yannick Noah est la personnalité préférée des Français, devant l'ancien footballeur Zinédine Zidane, indique un sondage à paraître dans l'hebdomadaire le Journal du Dimanche du 23 décembre.

A l'occasion de la parution de ce classement, le journal publie une interview de Yannick Noah qui éreinte le chef de l'Etat, affirmant que "tout (le) choque" dans l'action de Nicolas Sarkozy.

"L'attitude, le ton, l'arrogance me choquent. Le déballage de richesse, le cynisme me choquent. La désinformation me choque", déclare l'ancien joueur de tennis, qui dit toujours soutenir la socialiste Ségolène Royal, rivale de M. Sarkozy à la présidentielle.

"Je n'ai pas encore rencontré quelqu'un qui m'a dit ce qu'il avait vraiment fait, ajoute-t-il. Qu'est-ce qu'il y a eu à part un brouhaha et de la godille? Quels problèmes ont été réglés?"

"Je ne veux même pas parler du côté diversion avec la mise en scène de sa vie privée, et tous les médias qui suivent. C'est le roi avec sa cour, et les courtisans se mettent à genoux", poursuit Noah.

Dans ce classement réalisé par l'institut de sondages Ifop, la comédienne Mimie Mathy arrive à la troisième place. Elle est la personnalité préférée des femmes.

Le classement est comme toujours dominé par les chanteurs, les comédiens ou les animateurs de télévision, bien que Soeur Emmanuelle remonte de la sixième à la quatrième place.

Le premier politique est Nicolas Sarkozy, passé du 25e au 32e rang, tandis que Ségolène Royal remonte du 44e au 36e.

jeudi 6 décembre 2007

Ouhaaaaaaaaaaaaaaaa!


Alors ça, je ne l'avais jamais vu!
Une déco de ce goût, je ne pensais pas que cela pouvait exister!
Un nouveau genre vient de naître, dans le domaine de la décoration de rues, pour les grandes occasions, comme la célébration des Fêtes de Noël.

Peut-être faut il y voir un rapport avec la nativité, l'étable, la paille et le boeuf ?
Mais alors pourquoi n'y a-t-il pas de mouton ni d'agneau, ni de chèvre?
En revanche, pour l'âne, on sait où chercher!?

Bon c'est vrai que toutes les occasions sont bonnes pour promouvoir les producteurs locaux.
Mais c'est une forme de communication un peu sélective !

Je connais des producteurs de yaourts, de miels, de pommes, de fromages et autres qui auraient sans doute apprécié de voir leurs produits mis en avant (sans jeu de mot!), sur des affiches.

dimanche 2 décembre 2007

SÉPARATION DES POUVOIRS

Le 9 décembre 1905, le député socialiste Aristide Briand (43 ans) fait voter la loi concernant la séparation des Églises et de l'État.

La loi s'applique aux quatre confessions alors représentées en France : le catholicisme, la confession d'Augsbourg (les protestants luthériens), les réformés (les protestants calvinistes) et les israélites. Elle clôture 25 ans de violentes tensions entre le pouvoir républicain et l'Église catholique, l'un et l'autre se disputant le magistère moral sur la société.

Les partisans de la laïcité ( *), autrement dit de la séparation des affaires religieuses et politiques, se partagent en deux camps:

– Les premiers, héritiers de la tradition jacobine, rêvent d'éradiquer la religion chrétienne ou de la confiner dans le domaine strictement privé,

– Les seconds (Jean Jaurès, Aristide Briand,...) veulent d'une part affirmer la neutralité de l'État à l'égard de toutes les croyances, d'autre part garantir la liberté de conscience de chacun en conformité avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (*).

Dans un premier temps, les laïcs anticléricaux l'emportent avec l'accession d'Émile Combes à la présidence du Conseil (l'équivalent de Premier ministre).

Il rallume la guerre religieuse en fermant avec une brutalité sans nuances les écoles religieuses et en interdisant d'enseignement les prêtres des congrégations.

Mais le scandale de l'«affaire des fiches» lui vaut d'être remplacé à la présidence du Conseil par Maurice Rouvier.

Maurice Rouvier (63 ans) a commencé sa carrière à l'ombre de Gambetta.

Bon orateur et représentant éminent du groupe dit «opportuniste», il cultive de bonnes relations avec les milieux d'affaires comme avec la gauche républicaine.

C'est donc à lui que va incomber la mise en oeuvre de la loi de séparation des Églises et de l'État.

Une loi de conciliation
Déployant une éloquence charmeuse, le rapporteur Aristide Briand apaise les esprits.

La nouvelle loi met fin au Concordat napoléonien de 1801 qui régissait les rapports entre le gouvernement français et l'Église catholique. Elle proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes.

Article 1er : «la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes...».

Article 2 : «La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte...»

Par cette loi, l'État manifeste sa volonté de neutralité religieuse mais ne s'exonère pas de ses responsabilités. Il veut «garantir» à chacun les moyens d'exercer librement sa religion dans le respect de celles d'autrui. C'est dans cet esprit que sont instituées des aumôneries dans les milieux fermés (casernes, lycées, prisons, hôpitaux)... et, plus tard, des émissions religieuses sur les chaînes publiques de télévision.

L'État n'entend en aucune façon limiter la liberté de conscience ni cantonner la religion à la sphère privée (il n'est pas question par exemple d'interdire le port d'insignes religieux !).

Sur le plan financier, la loi a deux conséquences majeures :

Les ministres des cultes (évêques, prêtres, pasteurs, rabbins,...) ne sont plus rémunérés par l'État et celui-ci se désintéresse totalement de leur nomination,

Les biens détenus précédemment par les Églises deviennent la propriété de l'État mais celui-ci se réserve le droit de les confier gratuitement aux représentants des Églises en vue de l'exercice du culte.


Pour les Églises, l'opération va s'avérer plutôt profitable (mais on ne s'en apercevra que bien plus tard).

D'une part, les ministres du culte et en particulier les évêques vont gagner en indépendance, n'étant plus tenus de rendre des comptes à l'administration.

D'autre part, les Églises ne vont plus avoir à leur charge l'entretien très coûteux des édifices religieux (cathédrales, églises, temples,...) préexistant à la loi de 1905. Elles ne devront plus assurer que l'entretien courant de ces édifices... Quand à ceux qu'elles seront amenées à construire après la loi de 1905, ils seront leur propriété pleine et entière.

Menace sur la paix religieuse
Les partisans d'une laïcité intransigeante perçoivent la loi comme une avancée vers la destruction du fait religieux !


Près d'un an plus tard, le 8 novembre 1906, elle est saluée par une mémorable envolée à la Chambre des députés : «Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus».

L'auteur est le député socialiste René Viviani qui, devenu plus tard président du Conseil, entraînera la France dans la Grande Guerre.

L'inventaire des biens ecclésiastiques, nécessaire pour l'exécution de la loi, est d'abord mené avec mesquinerie.

Une circulaire du 2 janvier 1906 oblige en particulier les prêtres à ouvrir les tabernacles pour faire l'inventaire des vases sacrés. Beaucoup de catholiques y voient une forme de profanation et craignent que la mesure n'encourage les vols et les spoliations.

En de nombreux endroits, les inventaires effectués sans ménagement réveillent les rancoeurs et entraînent une nouvelle fois le pays au bord de la guerre civile.

Le pape Pie X ne fait rien pour arranger les choses. Ulcéré par le caractère unilatéral de la loi de séparation (le Saint-Siège n'a pas été consulté), il interdit aux catholiques de former les «associations cultuelles» prévues par le texte pour l'utilisation gratuite des édifices religieux devenus propriété de l'État.

C'est ainsi que, faute de trouver preneur, de nombreux bâtiments sont récupérés par l'État pour y installer ses propres administrations !

Vers l'apaisement
Il appartiendra au gouvernement suivant de rétablir la concorde, Armand Fallières étant président de la République, Georges Clemenceau président du Conseil et Aristide Briand ministre de l'Instruction publique et des Cultes.

La loi du 2 janvier 1907 concernant l'exercice public du culte règle la question des édifices appartenant aux évêchés et aux «fabriques» (ainsi appelait-on les associations catholiques qui géraient les biens paroissiaux).

Plus de 30.000 édifices sont finalement mis gratuitement à la disposition des Églises.

Le 28 mars 1907, une nouvelle loi autorise les croyants à se réunir sans déclaration préalable. Les sonneries de cloches sont autorisées. D'une manière générale, la jurisprudence administrative légitime les manifestations publiques qui satisfont à des traditions locales et à des habitudes (enterrements religieux,...).

Après la Première Guerre mondiale, le gouvernement veut prolonger dans la paix l'union de tous les Français. Il décide tout à la fois de transférer au Panthéon le coeur de Gambetta, illustre fondateur de la République, et d'honorer le souvenir de Jeanne d'Arc en proclamant fête nationale le deuxième dimanche de mai.

Les relations diplomatiques sont rétablies entre Paris et le Vatican. Le pape Benoît XV promet de consulter Paris avant la nomination des évêques.

L'État français, de son côté, concède aux associations diocésaines placées sous l'autorité des évêques le statut d'«associations cultuelles». Autrement dit, il reconnaît les évêques comme des interlocuteurs légitimes.

La guerre religieuse menace de se rallumer après le succès du Cartel des gauches, une coalition de socialistes et de radicaux, aux élections législatives du 11 mai 1924. Mais les évêques mobilisent les catholiques avec le concours du général de Castelnau, héros de la Grande Guerre, et le gouvernement renonce à remettre en cause les arrangements antérieurs.

La paix religieuse est consolidée et l'anticléricalisme militant finit par décliner cependant que les Églises retrouvent, avec leur liberté, une nouvelle vigueur.